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Un sportif doit-il tout accepter?

Dernière mise à jour : 15 mai 2020


On en a beaucoup entendu parler sur les réseaux sociaux ces derniers temps, et beaucoup de gymnastes ont décidé de témoigner. J’ai également eu beaucoup de messages de personnes qui souhaitaient que j’écrive un article sur ce sujet. J’ai donc décidé de me lancer et j’espère que l’article vous plaira. N’hésitez pas à me donner votre avis et à me donner de nouvelles idées pour de futurs articles via Instagram. Je suis toujours preneuse de suggestions.



Tout le monde sait que la gym est un sport à maturité précoce que l’on débute en général autour de 3 à 6 ans pour la majorité des filles. Dans cette tranche d’âge, nous sommes encore de jeunes enfants qui suivent les conseils des adultes. Puis de 8 à 15 ans, nous en apprenons plus sur la vie et sur les « bonnes » habitudes et manières à adopter, c’est-à-dire, sur ce que la société ainsi que notre groupe social attendent de nous. Enfin, d’environ 12 à 24 ans, il s’agit du moment de découverte de soi. L’enfant se construit petit à petit, apprend à se connaître et cherche à comprendre la vie et qui il souhaite être. Ces périodes de l’enfance et de l’adolescence jouent un rôle primordial dans le développement d’un individu. Pendant cette période, on prend souvent en exemple ce qu’il se passe autour de nous et notamment ce que font et disent les adultes. Quand on entre dans le milieu de la gymnastique à un jeune âge, ce milieu devient notre modèle et la seule chose que nous connaissons. On voit ce qu’il se passe autour de nous et ce que les adultes font et disent. Cela nous semble tout à fait normal, parce que c’est la seule chose que l’on connaît. C’est notre seul modèle. On pense donc que le monde fonctionne de cette manière et que tous les êtres humains de la planète sont ainsi, parce que, je me répète encore, c’est notre seul modèle.


Soumis à ses entraineurs?

Les reproches, insultes et les cris pour un travail mal fait deviennent une habitude. Pour éviter que ceux-ci deviennent trop fréquents, on apprend à faire de son mieux pour que l’entraineur soit satisfait et ne se mette pas en colère.


« Serre les dents », « tu es une chochotte », « tu n’as rien » « c’est du cinéma » et encore d’autres paroles du même type, nous apprennent à faire ce que l’on nous demande malgré la douleur et les blessures. Ainsi, on s'oblige à ne rien dire, même quand la douleur est insupportable, car on ne veut pas être vues comme étant « faible ». On nous demande souvent de dire quand on a une douleur quelque part. Néanmoins, nos paroles ne sont pas souvent prises au sérieux, ce qui nous entraine, par la suite, à ne plus rien dire. Jusqu’au jour où le corps dit stop, et que c’est trop tard. Jusqu’au jour où on doit aller chez le médecin qui est stupéfait par notre résistance à la douleur, et qui s’inquiète vraiment… Jusqu’au jour où sur votre dossier médical est écrit « intolérance à la douleur » …



Les commentaires sur l’apparence physique qui sont malheureusement trop présents dans les sports comme la gymnastique, la danse, le patinage artistique, la lutte, le judo etc…, deviennent de plus en plus difficiles à accepter et à entendre surtout dans une période d’adolescence où le corps change et sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Ces commentaires blessent et peuvent avoir des conséquences graves au niveau psychique et physique. Les mots ont beaucoup de pouvoir. Ils affectent chaque personne de manière différente et nul ne sait quels impacts ils peuvent avoir. Ceux-ci entrainent les sportifs à avoir recours à des comportements dangereux pour leur santé. Malheureusement, les retours « positifs » des entraineurs et de la société nourrissent ces comportements destructeurs. Même si « physiquement » l’athlète vous semble en pleine forme, d’autres composants peuvent influer sur sa progression et sur ses performances. Et si vous n’êtes pas attentifs, vous ne vous en rendrez même pas compte ! Une vraie éducation devrait être faite auprès des dirigeants et des entraineurs sur ce sujet essentiel, ainsi que ses conséquences sur la performance.


Il est possible qu’un sportif croise sur sa route, certains entraineurs qui, lui feront plus de mal que de bien, notamment en raison d’abus de pouvoir. Ce qui n’est pas normal est d’insulter, de blesser, de rabaisser un sportif que l’on entraine. Ces pratiques engendrent une peur constante d’aller à l’entrainement, des pertes de confiance en soi et/ou perte de confiance envers les adultes, des traumatismes physiques et/ou psychologiques, pour n’en citer qu’un certain nombre. Certains sportifs n’acceptent pas ces comportements et décident de quitter le milieu. D’autres, qui sont tellement passionnés par le sport, et qui veulent absolument atteindre leurs objectifs, feront tout pour ne pas se laisser impacter sur le moment et essayeront de trouver des solutions alternatives pour les supporter au mieux.



Mais, certaines pratiques dans le sport de haut-niveau et dans le sport en général ne devraient pas être acceptées.

Pourquoi personne ne dit rien ? La réponse est simple : en tant qu’enfant/adolescent dans le milieu depuis notre plus jeune âge, nous pensons que tout cela est normal. Il s'agit de la seule chose que nous connaissons.


C’est une fois que l’on sort du milieu que l’on se rend compte que certains entraineurs ont eu un impact négatif sur nous. Le terme de « harcèlement » revient régulièrement quand on parle de nos expériences autour de nous. Terme difficile à accepter et qui change notre regard sur ce qu’il s’est passé à certains moments de notre carrière. Terme puissant qui nous permet d’ouvrir les yeux et qui nous amène à témoigner pour que ces comportements deviennent de moins en moins présents. Comme je le disais précédemment, les mots sont puissants et il est difficile de les oublier.


Faut-il tout accepter ? Selon moi, non.


Mes propres expériences m’ont permis de me rendre compte de ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas. Parfois, j’ai dû prendre certaines décisions pour m’éloigner de cet environnement nocif. Néanmoins, il peut être difficile de se rendre compte des pratiques malsaines quand on est dans ce milieu depuis plusieurs années. En discutant avec des personnes de confiance de ce qu’il se passait pendant les entrainements et compétitions, j’ai compris que certaines choses étaient inacceptables :

- Les humiliations

- Les insultes

- Mettre en danger le sportif

- Demander à un sportif de s’entrainer malgré une blessure quand le médecin l’interdit, càd dire à un athlète blessé d’enlever une attelle et de s’entrainer malgré une fracture.


Et cette liste n’est pas exhaustive...


Mes propres expériences m’ont permis de me rendre compte de ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas

Le rôle d’un entraineur reste néanmoins de nous faire progresser et de nous pousser à devenir meilleur. Il est donc normal qu’il hausse la voix à certains moments, qu’il soit fâché, qu’il s’énerve,  etc… Mais il ne devrait pas penser à son intérêt personnel avant le vôtre, vous humilier, vous insulter, vous jeter du matériel dessus au risque de vous blesser, vous mettre en danger… Il est important de bien faire la distinction entre ce qui est acceptable ou non. Chaque individu est différent et aura différentes méthodes de travail. Trouver la bonne personne est essentielle pour avoir une bonne expérience et de bons résultats. Il est important que la relation entraineur-entraîné soit honnête. Chaque partie doit se sentir en confiance.



J’ai appris, grâce à certaines de mes expériences, que ce type de modèle n’est pas utopique. Il existe bel et bien. Il existe des entraineurs pour qui vous n’êtes pas seulement un pion qu’ils remplaceront quand vous ne serez plus performants. Il existe des entraineurs qui vous aident à vous reconstruire après des moments difficiles, pour qui votre santé est plus importante que vos résultats, qui vous montrent ce qui est vraiment important dans la vie, et qui vous demandent des nouvelles même s’ils ne vous entrainent plus.

Au-delà des conséquences négatives que certains individus peuvent avoir sur nous pendant nos carrières sportives, il ne faut pas oublier que le sport apporte également beaucoup de positif. Il nous enseigne de nombreuses valeurs telles que la persévérance, la discipline, le respect, la capacité à travailler en équipe, pour en citer quelques-unes. Toutes ces expériences, qu’elles aient été positives ou négatives, seront bénéfiques pour notre vie d’adulte.


N'hésitez pas à demander conseils à vos proches si certains comportements vous paraissent déplacés. Ils sauront vous conseiller et vous soutiendrons.

En parler n'est pas toujours facile, mais permet de mettre fin à ce type de comportements !


A.K

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