Avec le confinement et la situation sanitaire de ces derniers mois, de plus en plus de personnes commencent à parler de l’importance de la santé mentale. Il est presque difficile de ne pas le remarquer, car les récents titres nous rappellent tous les jours l’effet de la crise sur la santé mentale de la population. Les professionnels de santé s’attendent même à un pic de personnes souffrant de troubles mentaux comme l’anxiété, la dépression, le syndrome post traumatique etc… dans les prochains mois.
MAI est le mois de sensibilisation à la santé mentale.
Il s’agit d’un sujet peu discuté et encore tabou dans notre société. Mais cela ne devrait pas être le cas. De nombreuses personnes souffrent de ces troubles et ne devraient pas avoir honte. Cela fait partie de la vie ! Et certains évènements peuvent y contribuer comme ceux que nous sommes actuellement en train de vivre. Et ils ne sont pas forcément permanents. Il existe des solutions pour aller mieux : médicaments, groupes de paroles, thérapies individuelles etc…
J’ai décidé d’être de plus en plus ouverte sur mes expériences, car je pense qu’il est important d’en parler autour de soi.
En étant vulnérable et en s’ouvrant au monde, on se rend compte que de nombreuses personnes traversent les mêmes choses.
On se sent moins seul et on trouve des personnes de confiance avec lesquelles il est possible de parler de tout. Ces personnes comprennent et ne jugent pas. De nombreux individus avec lesquels j’ai discuté de sujets divers font aujourd’hui partis de mes plus proches amis. Et ce sont les amitiés les plus belles. Amitiés qui me permettent de m’exprimer pleinement et d’être moi-même. Et je sais que ces personnes seront toujours là pour moi peu importe l’endroit où elles se trouvent ou l’heure de la journée. Et elles savent que c’est réciproque. (Bisous à vous tous ! Vous vous reconnaîtrez)
J’ai moi-même souffert de dépression, anxiété et de troubles de l'alimentation. Il est important de ne pas uniquement parler de cela en période de crise. Il s’agit d’un sujet qui ne connaît pas de périodicité. Chacun d’entre nous peut, à un moment ou à un autre, souffrir de dépression ou d’anxiété.
Parfois, ce sont les personnes « fortes + silencieuses » et/ou avec beaucoup d'entrain qui ont le plus besoin de soutien.
Je me retrouve dans cette phrase. Je souriais tout le temps et disais toujours que tout allait bien. Mais au fond de moi: un grand vide. Tout était devenu fade et triste.
Des millions de personnes sont diagnostiquées avec des problèmes de santé mentale chaque jour.
Il est important d’agir pour en faire un sujet de conversation moins effrayant et pour rendre le sujet plus accessible.
Voici comment :
Au départ, je ne partageais mes pensées et expériences qu'avec mon équipe médicale (thérapeutes, diététicienne, psychiatre, médecin). Mais avec le temps, je les ai partagé avec des gens en qui j'avais confiance comme mes parents, mes amies proches. Les gens de mon entourage qui m'aiment vraiment m'ont toujours soutenu peu importe les circonstances. C'est à travers ces conversations et expériences que j'ai appris qu'être vulnérable était quelque chose de positif. Je me suis rendue compte que tout se passait bien et que tout allait bien se passer malgré le stress que je ressens à chaque fois que je poste quelque chose à ce sujet.
La première leçon que j'ai apprise en thérapie est que j'ai dû parler de mes émotions. Je n’étais pas totalement consciente que j’avais un problème avec l’alimentation à l’époque, ni que j’étais déprimée. Et je ne voulais pas forcément parler de mes difficultés à une personne que je ne connaissais pas. Ma psychologue m'a mise en confiance et m’a encouragée à apprendre à identifier mes émotions + à commencer à lui parler de ce qui me traversait l’esprit. Au début, c'était très difficile et inconfortable. Parler de mon passé et de toutes les épreuves que j’ai traversées n’a pas été facile. Mais, au fur et à mesure des semaines, je m’ouvrais de plus en plus. Plus je partageais mes peines, mes angoisses, et mes problèmes, plus je me sentais libérée d’un poids. C’est comme si j’avais enfin eu l’autorisation de révéler mes secrets à une personne de confiance.
Quand j’ai commencé à partager mes expériences avec d’autres personnes, je me suis rendue compte que je n’étais pas seule. Je me sentais comprise. Certains ont même décidé de se confier à moi. A l’époque, j’avais moi-même décidé de partager mon histoire avec deux personnes que j’ai rencontré lors d’une conférence. Il s'agissait de "guest speakers" qui partageaient leurs expériences avec le public. Depuis ce jour, nous sommes régulièrement en contact.
Après tout ce travail sur moi-même, j’ai commencé à partager mes expériences. Ecrire est une sorte de thérapie pour moi. Et partager mes expériences me semble quelque chose d'essentiel.
J'ai appris que la santé mentale est une autre « épidémie » qui a besoin de l'attention du monde. Pas seulement les personnes qui reçoivent déjà une aide professionnelle. Des millions de personnes souffrent de dépression, de trouble bipolaire, d'anxiété, d'insomnie, de troubles de l'alimentation, et d'innombrables autres problèmes de santé mentale chaque jour. Nous ne pouvons pas attendre que quelque chose de terrible se produise pour en faire un sujet d'actualité. Il faut en parler régulièrement - avec vos amis, votre famille + avec vos enfants.
Permettez-moi de vous poser ces questions :
- Avez-vous déjà demandé de l'aide lorsque vous pensiez en avoir le plus besoin ?
- Avez-vous demandé à un ami comment il se portait récemment concernant son propre bonheur ?
- Qu'en est-il de la réponse à la question «ça va? » ? Êtes-vous toujours honnête quand quelqu'un vous demande de répondre ? Voyez-vous ce que je veux dire ?
Si vous ne vous sentez pas dans vos baskets ou que quelqu’un que vous aimez n’a pas l’air d'être en forme, n’hésitez pas à en parler.
Cette conversation changer une vie, créer une opportunité de croissance personnelle et même sauver une vie. N'ayez pas peur de l'inconnu, de faire un changement ou de discuter du sujet. La parole est plus puissante que vous ne le pensez !
Une dernière chose que je veux mentionner est que vous n’avez pas besoin de toucher le fond du tunnel pour demander de l’aide. Il n'y a aucune honte à crier "Au secours!" ou à prendre soin de ce dont vous avez le plus besoin.
Chacun mérite d’être heureux et de se sentir bien. Fin de l'histoire.
A.K